Le temps d'un soir, la rivalité Québec-Montréal n'existera plus.À son entrée à l'Auditorium de Verdun, Roy a chaleureusement serré la main de son premier entraîneur dans la LNH, Jean Perron.Ce dernier, qui agit maintenant comme analyste à la radio pour les matchs du Junior de Montréal, s'est remémoré de bons souvenirs en parlant du gardien maigrichon qu'il a connu en 1985-86.« Quand je suis devenu entraîneur-chef à la place de Jacques Lemaire, il n'y avait pas de Steve Penney ou Doug Soetaert, affirme Perron. C'est le jeune que je voulais comme gardien. Il était tellement talentueux. Toutes les fois que Penney ou Soetaert se blessaient, je me réjouissais puisque ça me donnait l'occasion d'envoyer Patrick. »Perron voyait déjà à cette époque l'immense potentiel de Roy.« J'étais convaincu qu'il nous mènerait aux grands honneurs. Je l'avais vu jouer dans la Ligue américaine. Un bon gardien de but doit faire un arrêt miraculeux par match, mais Patrick en faisait trois et parfois cinq. C'était incroyable de la façon qu'il se déplaçait. »
Les anciens coéquipiers parlent
Toujours membre du Tricolore, Patrice Brisebois se réjouit à l'idée de voir le chandail numéro 33 rejoindre ceux des légendes de l'équipe.« Patrick est l'un des plus grands gardiens de l'histoire, sinon le plus grand, croit Brisebois. Il dégageait une confiance extraordinaire pour ses coéquipiers. J'ai aussi eu la chance de jouer avec Patrick au Colorado et je peux vous dire qu'il a aussi laissé son nom là-bas. »Au Colorado, Alex Tanguay a soulevé la Coupe Stanley à sa deuxième saison avec l'Avalanche en 2000-2001. Sans Roy, Tanguay croit que son rêve ne serait pas devenu réalité.« Mon plus beau souvenir de Patrick demeure le sixième match de la finale de la Coupe Stanley au New Jersey. On perdait la série 3 à 2. Après une période, les tirs au but étaient 20 à 4 pour les Devils, mais Patrick était un mur. Après la première, nous menions 1 à 0. À partir de ce moment, on savait qu'on gagnerait la Coupe. »
Price va rencontrer la légende
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Carey Price vivra lui aussi une soirée particulière, samedi, face aux Bruins de Boston.« Ce sera certainement l'un des faits saillants de ma carrière, précise le jeune gardien. J'ai grandi en le regardant et il a servi de modèle pour les gardiens de ma génération. Patrick est le père du style papillon et c'est le style que je préconise. »Mis au parfum de la déclaration de Price, Roy a tenu à remercier son ancien entraîneur des gardiens, François Allaire.« Je voudrais qu'on donne aussi le crédit à François Allaire, affirme humblement Roy. Il a travaillé sur ma technique dès mes débuts à Sherbrooke. Il a vraiment joué un rôle important dans mes succès. »Question d'honorer celui qu'on surnommait « Casseau », tous les joueurs du Canadien fouleront la glace du Centre Bell avec un chandail numéro 33 pour la période d'échauffement.« Je vais garder ce chandail et je veux en profiter pour le faire autographier par Patrick, confie Price. Ce sera l'occasion de le rencontrer pour une première fois. » (567 mots)